Ces photographies de terrils du bassin minier sont issues de ma série Terril/halda .
Terril/halda a été produite par l’association Histoire de Savoir(s) et fait parti du projet « les gueules Noires de l’Europe ». Ce projet Franco-polonais sur la mine a reçu le soutien de l’Union Européenne, la Fondation de France, la Région Nord-pas-de-Calais et la communauté d’agglo Hénin-Carvin. Cette série est disponible dans le cadre de futures expositions.
D’un côté le paysage du bassin minier du Nord Pas-de-Calais, aujourd’hui inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, où il reste quelques 200 terrils, qui ont à jamais marqué la forme et l’identité de ces terres. De l’autre côté de l’Europe, au coeur de la Haute Silésie, les terrils semblent rares, mais certains se dressent avec caractère, dominant aussi bien les mines actives que celles en friches, et peuplant aussi la région à leur manière. Supports de la mémoire, les terrils témoignent de l’ampleur des efforts menés par les hommes et les femmes, au fond de la mine comme à l’air libre, et sont les seules traces visibles de la ressource arrachée en sous-sol.
Tout cela nous donne à voir, à photographier et à partager ces marques presque indélébiles d’une industrie à cheval entre le passé et le présent, dans un paysage de nature et d’hommes. Repérage satellite depuis mon ordinateur, survol de la région en ULM, sillonnage en voiture et journées de randonnées, tous les moyens sont bons pour venir à bout des montagnes noires. Toujours aussi impressionné par eux, les terrils parlent de ces deux régions minières et dressent petit à petit dans mon oeil de photographe, un portrait atypique.
Elles nous offrent un regard en hauteur sur l’impact que le travail de la mine a eu ou a sur le paysage. Ces photos nous montrent à quel point l’extraction du charbon a façonné le paysage, jusqu’à même en faire un atout touristique. Les traces de cette activité humaine font aujourd’hui parties intégrantes de notre paysage quotidien. Par cette activité, l’homme a ainsi en quelque sorte lui-même dessiné ces paysages. Photographier ces terrils, c’est fixer leurs images à un moment donné pour ensuite suivre leurs transformations dans le futur. Les terrils sont en perpétuelle évolution, le temps passe, il influe sur leur topographie, leur végétation. A quoi ressembleront ces paysages miniers dans les prochaines décennies? Personne ne le sait, prenons donc le temps de regarder et de comprendre ces paysages si particuliers qui ont marqué et qui marquent toujours nos régions.
photo terril